The Illusionist

Fiche technique:

Réalisateur: Neil Burger
Acteurs: Edward Norton, Jessica Biel, Paul Giamatti, Rufus Sewell
Musique: Philip Glass
Genre: Fantastique
Sortie: 2006

Adaptation de la nouvelle de Steven Millhauser, intitulée Eisenheim, the illusionist

Synopsis:

Vienne, dans les années 1900. Surgit un jour le charismatique et mystérieux illusionniste Eisenheim, qui ne tarda pas à devenir l'homme le plus célèbre de la ville, l'incarnation vivante d'une magie à laquelle personne n'osait plus croire...

Mon avis:

Un très bon film historico-fantastique qui a été éclipsé par le très retentissant The Prestige. Pourtant, il faudra commencer à arrêter de tout comparer. Tout ça parce que les films sont sortis à quelques mois d'intervalle et qu'ils traitent de l'univers de la prestidigitation - c'est un peu simple d'analyser une œuvre au regard d'une autre et c'est dommage, parce qu'on la réduit du même coup sans prendre en compte sa singularité.

The Illusionist, c'est l'histoire d'un magicien hors du commun, Eisenheim l'illusionniste, qui suscite l'adhésion immédiate du public grâce à des tours habiles et jamais vus jusqu'alors dans les salles de Vienne. C'est sa quête du mystère et de l'étrange. Mais c'est surtout une superbe histoire d'amour entre deux êtres qui ne peuvent pas s'aimer. Là, il y a la petite corde sensible de mon palpitant qui tiraille sec, je l'avoue. Parce que cet histoire est romantique dans le plus pur sens du terme. C'est lyrique, désespérant et mystérieux à souhait.

Si le scénario est très bon (joli petit twist final - pas de spoiler, promis), il souffre d'un rythme qui claudique un peu par moments. Mais ça ne m'a pas spécialement embêtée, c'est même en accord avec le ton du film. Du côté des acteurs, que dire encore de Edward Norton... tellement incroyable, encore et toujours. Il a le don d'habiter son personnage, il fait partie de ses acteurs dans la trempe de DiCaprio ou Daniel Day-Lewis, qui l'espace d'un film nous font totalement oublier le reste de leur filmographie. Leur personnage n'est pas joué, il est. Ça me bluffera toujours autant. J'avais un peu peur de la performance de Jessica Biel, mais elle est finalement très juste dans son rôle. Rufus Sewell pour sa part, m'a bien épatée et j'ai eu du mal à reconnaitre l'acteur qui joue Tom le Bâtisseur dans la série Les Piliers de la Terre que je suis en train de regarder. Il campe ici avec assurance un prince aussi sadique que fou. Petite déception pour Paul Giamatti, un peu mou du genoux. 

Au-delà de cela, le film est magnifié par une photographie absolument superbe, tout en ombres sépias brumeuses qui confèrent une atmosphère passée. On ressent quelque grandiose déchue, et une nostalgie très prégnante. Certains plans m'ont vraiment coupé le souffle et donné une envie folle d'acheter le DVD pour faire des captures d'écran sur mon pc ^^

En bonus: la très jolie et sensible partition de Philip Glass que je remarque vraiment pour la première fois.

La force de The Illusionist, c'est l'ambiance de fantastique et de conte mêlés qui lui est propre et qui en séduira plus d'un. A découvrir sans a priori, ni pulsions comparatives sous peine de ternir ses si belles qualités.

Comments

[Maria Julia]

Merci d'être venu préciser ta pensée 2flics :)

[2flicsamiami]

Bien sur, mais je ne parlais pas de la réalisation (très classieuse) mais du rythme du récit. Je trouve que la romance est trop plan-plan, j'ai pas du tout accroché.
Mais je dis pas que ce film est mauvais (les acteurs sont bons, les décors magnifiques, la musique vraiment pas mal), juste que je n'ai pas accroché au traitement de la prestidigitation et de la romance.

[Le umas]

@ Maria: Mon statut de Sombre C. ne m'autorise pas à avoir un coeur d'artichaut (au pire d'artiste chaud), je me dois d'être impitoyable! XD

@ 2flics: Je trouve que le rythme lent va bien avec l'ambiance feutrée et calme. Comme dit, le film est tourné comme s'il était une illusion, avec cette sensation de flottement propre à ce tour. En ce sens, un rythme lent est plus adapté qu'une réalisation nerveuse.

[Maria Julia]

Tu es le premier déçu, tiens. Le rythme est en effet loin d'être dynamique, mais ça ne m'a pas embêté autant que toi apparemment.

[Maria Julia]

J'adore comparer aussi, tu sais ^^ mais parfois, je me dis que c'est aller à la facilité. Il faudrait voir le film pour lui-même (même si l'abstraction totale est plus rare).