Children of Men
Fiche technique:
Réalisateur: Alfonson Cuaron
Acteurs: Clive Owen, Julianne Moore, Michael Caine
Musique: John Tavener
Genre: SF (post-apocalyptique)
Sortie: 2006
Adaptation cinématographique d'après le roman de P.D. James
Mon avis:
Dans un futur proche, les humains ne peuvent plus avoir d'enfants.
L'être humain le plus jeune sur Terre meurt. Dans ce monde de désespoir,
une jeune femme est enceinte, la première depuis vingt ans. Theo Faron,
sous l'impulsion de son ex-femme se chargera de sa protection dans
cette Angleterre où les conflits d'intérêt sont multiples et dangereux…
La situation est dressée et en quelques minutes seulement, le spectateur se retrouve dans un monde livré tout entier à sa ruine. Génial... Oui, parce que le film est franchement déprimant, autant qu'on se le dise.
Alors que d'habitude, je me laisse plutôt porter par le ressenti, dans Children of Men, c'est la technique qui m'a bluffée. On y retrouve trois plans séquences absolument superbes qui plongent le spectateur dans une action immersive et immédiate. Notons que le plan dans la voiture était une petite révolution à l'époque et je ne sais pas si ça a été retenté depuis. Le long plan séquence dans le camp de réfugiés qui dure plus de cinq minutes est très impressionnant et marque le summum de la tension ressentie jusqu'alors. J'ai été un peu embêtée par la fin, abrupte, comme le début, mais qui marque le film d'une touche très poétique où l'on peut entendre résonner des rires d'enfants et des chants d'allégresse.
En plus d’être doté d’une technique incroyable, le film en lui-même est vraiment bon. On retrouve une superbe métaphore de la renaissance de l'humanité grâce au choix d'une africaine comme nouvelle porteuse d'espoir. On a également droit à un joli clin d'œil avec le prénom du héros, Théo, qui signifie "dieu" ou "peuple" en grec antique.
Mais je n'ai pas ressenti l'empathie nécessaire à ce genre de films. Concernant les réalisations post-apocalyptiques ou d'anticipation, j'ai un réel besoin de connexion avec les protagonistes et ici, le style documentaire et le relatif mystère entourant toute la situation m’ont bloquée. De plus, j’ai trouvé que le contexte était idéal pour développer des sujets multiples touchant à l’humanité mais ils sont à peine effleurés. Or, on a droit à un mini discours de Jasper (M. Caine, épatant en hippie cultivateur d’herbe) qui confronte la foi et le destin en deux minutes top chrono et puis, plus rien. Je comprends que le réalisateur ait opté pour une sobriété (assumée totalement d’ailleurs) et un style documentaire, mais ça a eu du mal à passer.
J'étais plein d'espoir concernant ce film et ma déception n'en a été que plus grande. J'ai été face à un monstre, face à une histoire dure et sans compromis et j'ai juste été déprimée du début à la fin. Je reconnais la grande réussite technique mais je n'ai pas reçu ma dose d'émotions positives (comme dans The Road, par exemple). Je suis déçue d'avoir été déçue...